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PRÉVENTION DES RISQUES PSYCHOSOCIAUX : LES OUTILS ET BONNES PRATIQUES POUR LES REPÉRER

30% des Français déclarent avoir subi un comportement hostile au travail, 27% doivent y cacher leurs émotions, 9% y font des choses qu’ils désapprouvent… Ces chiffres relevés par l’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) sont alarmants, et montrent les défis posés par les risques dits “psychosociaux” en matière de santé et de qualité de vie au travail. Enjeu collectif, pour les collaborateurs comme pour les organisations, les Risques psychosociaux (ou RPS) sont toutefois traitables. A condition de les repérer et de les appréhender.

C’est ici que notre fiche mémo vous vient en aide !

En un document synthétique, retrouvez toutes les clés pour :

  • comprendre ce que sont les risques psychosociaux (facteurs de risques, signaux faibles) ;
  • les 3 méthodes principales pour les repérer ;
  • les facteurs-clés de succès d’une démarche de prévention.

Pour retrouver votre fiche mémo, cliquez sur le bouton ci-dessous :

En 2023, 15% des arrêts de travail le sont pour des motifs psychologiques, se classant ainsi en deuxième position, après les maladies ordinaires. Fait marquant, ces motifs constituent la première cause d’arrêt de travail de plus d’un mois, avec près de 30% des cas.

Selon le baromètre 2023 de Malakoff Humanis, ces arrêts sont principalement liés aux conditions de travail. Par ailleurs, 24% des personnes interrogées ont indiqué avoir vécu un épisode d’épuisement professionnel ou de burnout au cours des 12 derniers mois. L’intensité du travail, les horaires contraignants, ainsi que les conflits et agressions sur le lieu de travail figurent parmi les principales sources de tension ressenties par les salariés.

Ces chiffres illustrent le lourd impact des risques psychosociaux (RPS) sur les équipes et, par conséquent, sur la performance des entreprises.

Comment appréhender ces risques ? Y a t’il des méthodes de prévention ?

Dans cet article, nous vous invitons à explorer en profondeur les RPS.

Ensemble, découvrons comment repérer les premiers signaux d’alerte, puis mettre en place des actions préventives efficaces et enfin comprendre le lien essentiel entre la Qualité de Vie au Travail (QVCT) et la réduction des RPS. Retrouvez dans cet article les clés concrètes pour prévenir les risques psychosociaux et améliorer la qualité de vie et des conditions de travail dans votre organisation.

Au sommaire :

  • 1. comment comprendre les risques psychosociaux ;
  • 2. quelles sont les méthodes pour les repérer ;
  • 3. comment structurer une démarche efficace de prévention de ces RPS ;
  • 4. enfin, quels sont les liens entre Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT) et prévention des RPS.

Comprendre les risques psychosociaux

Pour commencer à appréhender ce que sont les risques psychosociaux, faisons appel à l’Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail (AESST).

L’AESST précise que les risques psychosociaux (RPS) correspondent à des situations de travail caractérisées par la présence, soit conjointement soit séparément, de plusieurs éléments :

  • du stress : état d’une personne ressentant ne pas disposer des ressources suffisantes pour surmonter les contraintes auxquelles elle fait face ;
  • des violences internes : ensemble de situations de travail pouvant recouvrir des relations conflictuelles, des agressions verbales ou physiques, du harcèlement moral ou sexuel au sein des équipes de la même entreprise ;
  • des violences externes : violences exercées contre un salarié sur son lieu de travail par une personne extérieure à l’entreprise (client, bénéficiaire, fournisseur, patient…).

Ce premier défrichage fait, pourquoi est-il important de prendre en considération ces risques ? Car ils ont des conséquences importantes :

du côté des organisations, ces risques psychosociaux (RPS) ont des répercussions sur la performance globale des entreprises.

La présence de RPS génère en effet une hausse de l’absentéisme, du turnover et donc une baisse de la performance. Les coûts liés à l’absentéisme, aux erreurs professionnelles et aux arrêts de travail peuvent peser sur les budgets, tout en affectant la qualité des services, particulièrement dans le secteur sanitaire et médico-social.

du côté des salariés, une exposition prolongée aux RPS peut entraîner des impacts physiques, émotionnels, comportementaux et cognitifs.

Du point de vue physique, les effets peuvent varier, des troubles du sommeil, maux de tête et fatigue chronique, à des problèmes plus graves, comme le syndrome d’obésité abdominale, une résistance à l’insuline et même l’apparition de pathologies telles que des maladies cardiovasculaires ou des troubles musculosquelettiques.

Sur le plan de la santé mentale, ces situations de travail stressantes peuvent provoquer une baisse significative de l’estime de soi, favoriser le développement de troubles anxieux et dépressifs et altérer les fonctions cognitives, telles que la concentration et la prise de décision.

Conséquences des RPS sur la santé

Ces conséquences de ces risques sont largement connues et partagées. Ainsi, les risques psychosociaux sont reconnus comme un risque professionnel au même titre que les risques physiques ou chimiques. C’est pourquoi, en vertu de l’article L.4121-1 du Code du travail, l’employeur a l’obligation de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des salariés.

Cela implique non seulement la mise en place d’actions de prévention, mais également l’intégration systématique de l’évaluation et de sa mise à jour régulière des RPS dans le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP).

Les 6 facteurs de risques psychosociaux selon l’INRS

Pour creuser les risques psychosociaux, attardons-nous sur les facteurs qui en amènent la venue. L’INRS les regroupe en 6 catégories :

  • l’intensité et la complexité du travail : cette première catégorie comprend les contraintes de rythme, les objectifs irréalistes ou flous, la polyvalence non maîtrisée, les instructions contradictoires, les longues journées de travail, le travail en horaires atypiques, l’imprévisibilité des horaires de travail… ;
  • les exigences émotionnelles : elles font référence à la pression de devoir maîtriser, dissimuler ou même simuler ses émotions. Ce phénomène est particulièrement présent dans les métiers de service notamment dans le secteur sanitaire et médico-social, où l’on doit souvent faire face aux tensions liées aux interactions avec le public, ainsi qu’à la souffrance ou à la détresse des personnes ;
  • une faible d’autonomie : cette catégorie comprend l’absence de marge de manœuvre dans l’organisation du travail, ainsi que la difficulté pour les salariés à participer aux décisions concernant leur activité ;
  • les rapports sociaux dégradés : cette catégorie inclut les relations de travail avec les collègues ou avec la hiérarchie, les perspectives de carrière, l’adéquation entre la tâche confiée et le profil du salarié, les modalités d’évaluation du travail, l’attention portée au bien-être des salariés ;
  • les conflits de valeurs :ils renvoient aux situations dans lesquelles se trouvent les salariés lorsque les exigences professionnelles entrent en contradiction avec leurs valeurs personnelles. Exemples : réaliser un travail jugé inutile, promouvoir une solution inefficace, ne pas avoir la possibilité de réaliser un travail de qualité… ;
  • l’insécurité dans l’emploi : cette catégorie comprend la précarité de l’emploi (risque de perdre son emploi…), le risque de restructuration ou l’incertitude quant à l’avenir de son métier.

Ces facteurs de risque peuvent se compenser (ex : forte intensité du travail et soutien social de qualité) ou se renforcer (ex : forte intensité du travail et peu d’autonomie). Leur impact sera d’autant plus important sur la santé qu’ils sont nombreux et qu’ils s’inscrivent dans la durée.

Il devient donc essentiel, pour les collaborateurs et les organisations, d’identifier et prévenir ces RPS.

Les facteurs de risques psychosociaux

Repérer les risques psychosociaux : les 3 méthodes pour avancer efficacement

Dans tous les secteurs d’activité, identifier les risques psychosociaux (RPS) est crucial pour instaurer une démarche de prévention adaptée. Repérer ces risques nécessite d’être attentif aux signaux faibles, qu’ils soient individuels (signes physiques, émotionnels ou comportementaux) ou collectifs (absentéisme, turn-over, diminution de la qualité du travail…). Lorsqu’ils sont observés, ces signaux faibles doivent être questionnés pour identifier d’éventuels facteurs de risque. Dans cette partie, explorons trois méthodes complémentaires destinées à repérer ces risques, permettant ainsi une meilleure compréhension des situations à risque et l’adoption d’actions de prévention appropriées.

 

La méthode « situation-problème »

La première méthode de repérage des RPS est la méthode situation-problème.

Elle consiste à analyser collectivement un événement qui s’est produit dans l’entreprise et qui a posé problème afin d’en dégager les facteurs de risque potentiels. La méthode permet d’objectiver l’analyse et d’identifier en amont les facteurs de risque, notamment ceux liés à l’organisation du travail.

Par exemple, lorsqu’un usager s’énerve, la méthode situation-problème permet d’identifier des dysfonctionnements, tels qu’une information insuffisante sur les procédures d’accueil, une organisation peu fluide à l’arrivée et une méconnaissance de la gestion des émotions par le personnel.

Pour approfondir l’approche “situation-problème” dans votre établissement, retrouvez notre webinaire complet disponible ici : Prévention des Risques PsychoSociaux (RPS) : Outils et bonnes pratiques pour favoriser la QVCT

 

L’outil RPS-DU

L’outil RPS-DU (Document Unique d’Évaluation des Risques Psychosociaux) développé par l’INRS est un guide d’entretien collectif comprenant 26 questions et balayant l’ensemble des facteurs de risques psychosociaux (intensité et complexité du travail, horaires de travail difficiles, exigences émotionnelles, faible autonomie au travail, rapports sociaux au travail dégradés, conflits de valeurs, insécurité de l’emploi et du travail).

Par ces questionnements, l’outil propose une analyse complète des facteurs de risque psychosociaux.

Pour découvrir davantage comment utiliser l’outil RPS-DU dans votre établissement, retrouvez notre webinaire complet disponible ici : Prévention des Risques PsychoSociaux (RPS) : Outils et bonnes pratiques pour favoriser la QVCT

 

La grille d'évaluation RPS-DU

 

L’entretien d’écoute

Enfin, troisième méthode de repérage des risques psychosociaux, l’entretien d’écoute est une méthode qualitative particulièrement adaptée à l’analyse des signaux faibles observés. Son objectif est de faciliter l’expression des salariés pour repérer et comprendre les facteurs de risque auxquels ils sont confrontés. Une posture fondée sur l’écoute, la compréhension et l’absence de jugement doit être adoptée.

En ce qui concerne l’écoute, il convient que l’entretien se déroule dans un lieu discret, neutre et confortable et qu’il dure entre 40 minutes et 1 heure. Des questions portant sur les faits, les ressentis et les besoins liés au travail permettent de mieux cerner les situations à risque. Une reformulation et une synthèse régulières de l’échange facilitent la distinction entre les faits, les émotions et les besoins exprimés.

Le non-jugement consiste à adopter une posture empathique, reconnaissant les émotions de l’autre sans s’y identifier. Une certaine distance doit être maintenue par rapport à la situation décrite, au vécu personnel et à la personne interrogée, afin de permettre une analyse objective.

Ces trois méthodes – l’analyse de situations-problèmes, l’utilisation de l’outil RPS-DU et l’entretien d’écoute – offrent une approche complémentaire pour repérer efficacement les risques psychosociaux. Qu’elles soient utilisées conjointement ou de manière autonome, elles permettent d’identifier les facteurs de risques psychosociaux et d’agir en prévention.

 

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Comment structurer une démarche efficace de prévention des risques psychosociaux ?

Pour vous permettre d’aller sur le terrain de la prévention des RPS, avançons sur les points à creuser pour structurer une démarche efficace.

 

L’implication de l’ensemble des acteurs de l’entreprise

Afin d’assurer une prévention efficace, l’implication de l’ensemble des acteurs de l’entreprise est clé. La coordination entre la direction, les managers, les salariés et les représentants du personnel est considérée comme essentielle pour identifier, évaluer et prévenir RPS.

 

Une approche en 3 niveaux de prévention

Comme dans le cadre de la prévention des risques professionnels, une approche en trois niveaux de prévention est adoptée pour prévenir les RPS :

  • la prévention primaire vise à réduire ou éliminer les facteurs de risque à leur source. Des mesures d’adaptation de l’organisation du travail peuvent être mises en œuvre : notamment l’adaptation de la charge de travail, la clarification des procédures et l’amélioration des conditions d’accueil. Par exemple, l’association des salariés à l’écriture de nouvelles procédures ou à l’établissement des plannings peut constituer une mesure de prévention primaire ;
  • la prévention secondaire permet de détecter précocement les signaux faibles individuels et collectifs et d’intervenir avant que les troubles ne se concrétisent. Des questionnaires et des entretiens d’écoute réguliers peuvent être organisés pour mieux repérer ces signaux faibles. Lorsque des signaux faibles sont repérés dans une équipe ou un service, des formations peuvent être proposés aux managers et aux représentants du personnel pour agir au mieux en prévention des RPS ;
  • la prévention tertiaire vise à limiter les conséquences et à accompagner les personnes ayant subi des troubles de santé liés à l’exposition aux RPS. Une coordination étroite avec les services de prévention et de santé au travail garantit l’accès aux ressources médicales et psychologiques nécessaires. Par ailleurs, la mise en place d’une cellule psychologique dédiée peut être envisagée pour offrir un soutien immédiat à la suite d’un événement grave tel qu’une agression. Il est également envisageable de proposer, de manière régulière, des entretiens d’écoute, RH et/ou managériaux, aux salariés revenant d’un arrêt de travail lié aux RPS.

 

L’étape d’évaluation des RPS

Enfin, une démarche de prévention efficace doit intégrer une étape d’évaluation des RPS. Une évaluation régulière, réalisée au moins une fois par an, permet de réviser et d’ajuster les actions de prévention en fonction des retours d’expérience et de l’évolution des conditions de travail.

Ces évaluations sont formalisées dans le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) dans le cadre de sa mise à jour annuelle.

En synthèse, une prévention efficace des RPS repose sur la participation de différents acteurs de l’entreprise (direction, managers de terrain, représentants du personnel, salariés…), une approche de prévention structurée et une évaluation régulière pour une amélioration continue des actions mises en place.

 

Avec le logiciel AGEVAL, vous pouvez détecter et analyser tous vos risques psychosociaux, interroger facilement vos équipes grâce à des enquêtes ciblées et formaliser votre DUERP pour une prévention efficace. Pour en savoir plus, demandez une démo.

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Pour aller plus loin : avancer dans la prévention des risques psychosociaux à travers la Qualité de Vie et des Conditions de Travail

La qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) désigne la démarche collective menée par une entreprise pour améliorer les conditions de travail dans le but de promouvoir la santé des personnes au travail et de contribuer à la performance globale.

Ce concept va au-delà de la prévention des risques psychosociaux (RPS). Il recouvre 6 grands thèmes relatifs au travail et à ses conditions de réalisation :

  • l’organisation, le contenu et la réalisation du travail ;
  • le projet d’entreprise et le management ;
  • l’égalité au travail ;
  • le dialogue professionnel et le dialogue social ;
  • les compétences et parcours professionnels ;
  • la santé au travail.

Si la QVCT va au-delà de la prise en considération des RPS, promouvoir la QVCT, c’est permettre aux salariés d’être dans des situations favorables à leur travail et de construire une organisation favorable à leur santé ainsi qu’à la performance de l’entreprise. De fait, par son action sur les conditions de travail, la QVCT constitue un moyen de prévention primaire des RPS. Il est donc intéressant de s’y attarder un peu.

La méthode QVCT s’appuie sur :

  • l’engagement conjoint de la direction, des salariés et de leurs représentants ;
  • la mise en place d’espace de discussions sur le travail pour identifier collectivement les actions les plus pertinentes à mettre en place selon le contexte et les enjeux de l’entreprise ;
  • l’expérimentation concrète de solutions co-construites avec les salariés.

Au-delà de la prévention des RPS, la QVCT ambitionne de répondre à divers enjeux :

  • économiques ou stratégiques : pour s’adapter à l’évolution du marché ;
  • techniques ou technologiques : pour une meilleure prise en compte des évolutions techniques et technologiques ;
  • écologiques : pour le développement de modèles de production ou de services plus soutenables ;
  • réglementaires : pour une mise en conformité avec les nouvelles normes liés au travail ;
  • humains : pour une meilleure santé des salariés et une meilleure attractivité RH ;
  • sociétaux : pour s’adapter aux évolutions sociétales telles que le vieillissement de la population.

Nous le voyons, la qualité de vie et des conditions de travail constitue un levier pour prévenir les risques psychosociaux et améliorer la performance globale de l’entreprise.

Pour déployer sereinement votre prévention des risques psychosociaux, il peut donc être d’un grand intérêt de creuser l’angle de la QVCT, car vous pourrez apporter à votre prévention des risques psychosociaux une approche d’amélioration continue de la qualité dans votre organisation.

Article rédigé par Imène Daouadi, Consultante et formatrice en santé et qualité de vie au travail

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